Un monde de fou [PV. Taïga/Damon]

Un monde de Fou

Il s'est écoulé un peu plus de cinq mois depuis l’attaque des anges… Et il s’en est passé des choses en cinq mois… Le village, c’est reconstruit tranquillement et les villageois ne s’approche pas trop de moi.

Eden continue à venir me soigner quotidiennement et c’est toujours aussi silencieux quand elle est là. Elle ne parle pas. Alors pourquoi je lui parlerais aussi ? Aucun intérêt. En tout cas, ces soins sont efficaces, j’arrive à marcher à nouveau, c’était pas mal. Mais j’avais encore besoin d’un appui pour être vraiment stable. Je ne l’utilisais presque jamais. J’avais horreur de montrer ma faiblesse.

Taïga à des ailes. Magnifiques, vives qui contraste bien avec l’hiver qui se rapproche… D’ailleurs, c’est la première fois que je sens des hivers si froids… Je n’y étais pas habituée. Mais il faut bien composer avec.

Malgré mes jambes en carton, je continue de m’entraîner avec mes armes, je passe des journées entières à viser à tirer, me perfectionner. Daniel était mon cobaye avec sa vitesse et son agilité, il n’en faisait pas une cible facile. Je m’améliorais, je le savais par le simple fait que le démon me donnait une meilleure vue et de meilleures aptitudes… J’avais honte de cela, car sans lui… Je ne serais pas si bonne… Je suis très douée en tant qu’humaine… Mais face à des monstres… Je suis une proie facile…

Je préfère passer mon temps toute seule, ou avec Taïga avec qui j’ai une interaction sociale particulière. Nous nous entendons très bien. On se comprend et on se motive l’une l’autre.

Ce jour-là, je préparais mes affaires pour aller en France vivre chez Damon qui doit m’apprendre à lire et à écrire. Cela m’exaspère au plus haut point… J’ai toujours vécu sans savoir faire cela, alors pourquoi j’en aurais besoin maintenant ? Ce n’est pas la lecture et l’écriture qui vont sauver ma vie. Enfin, si c’est ce que je veux Taïga, je le ferais.

Le lendemain matin, je me levais comme à mon habitude à l’aurore. J’en profitais pour aller voir le lever du soleil en haut d’une colline. L’air frais me mordait le bout du nez. J’étais pensive. Cela faisait un moment qu’Asmodée n’avait pas pris le contrôle de mon corps. Ce n’était pas plus mal, mais je présentais qu’il mijotait quelque chose. Sans que je ne sache quoi exactement. Une fois le soleil haut dans la lande, je retournais au manoir et j’allais saluer. Je voulais quelque chose de simple une simple au revoir. Je savais pertinemment que nos chemins se croiseraient encore. Nos destins sont étroitement liés, si cette notion existe bel et bien.

Après un simple au revoir et une poignée de main, je m’en vais. J’étais assez forte pour pouvoir conduire une moto. Ma jolie Yamaha R6. C’était Taïga qui me l’avait offerte. Une pure beauté. Tout dans l’élégance et le style. C’était rare pour moi de retenir ce genre de détails. Mais ici la vie est plus simple qu’en Amérique. Alors je prends ce qu’on m’offre sans pour autant oublier mes objectifs, rencontrer cette sorcière qui aurait un soi-disant remède pour les malades.

Je me rendais donc jusqu’au port le plus proche. Une fois dans le bateau et après une nuit de traversée, plus quelques heures j’arrivais en France sans trop d’encombre. Je ne comprends pas le français, cependant certains mots, je les capte. Alors je montre mes papiers quand il le faut, faisant confiance à ce qu’il est écrit dessus. J’arrive enfin dans la capitale. C’était bondé de monde. Comment pouvait-il y avoir autant de monde et surtout si insouciant... Taïga m’avais prévenue pour les malades, mais il est vrai que j’avais du mal de m’y faire. En roulant j’en vis passer quelques-uns, ça me donnait des frissons et du dégoût de me dire qu'ici, il était en vie et que de là d’où je viens, on devait les tuer.

J’arrivais jusqu’à l’adresse indiquée me demander ce qu’il se passerait ensuite. Je n’avais pas envie de m’installer avec un homme, surtout que je ne le connaissais pas.

J’étais dans la ruelle laissant ma moto bien sécurisé à la recherche d’une porte d’entrer pour m’y présenter. 

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Un monde de Fou

Je ne sursautais pas en entendant la voix et en voyant cette lueur bleue. Je n’avais pas l’habitude d’une telle technologie. Taïga m’avais prévenu qu’il était féru de technologie, mais surtout qu’il est paranoïaque. Et je le constatais enfin. J’avais remarqué des caméras de surveillance tout le long du bâtiment.

Je tournais alors les talons tranquillement pour me tourner vers le halo bleuté. J’avais mon casque sous le bras, un sac à dos à l’épaule. Mes cheveux noués en tresse basse.

- Je vous en remercie. Comment rentrer ?

Le halo de lumière bleuté semble s'intensifier, comme une invitation à y aller.
- Par, ici, Mlle.

Je m’avance vers le halo et entre alors dedans ou je suis alors téléporter. Je sens une sensation épouvantable me prendre au trip et me donner la nausée. Je pose ma main sur mon ventre et l’autre sur la bouche à deux doigts de vomir les larmes aux yeux. Quelle sensation horrible. Je me retiens de justesse.

Une fois quelques secondes passées et cette nausée disparut, je prends une bonne inspiration regardant autour de moi voyant tous ces cadavres de bouteille, les vêtements jonchant le sol. Je pose enfin mon regard sur le fameux Damon.

- Salut.

Je me contente de ce mot pour le saluer, je ne savais pas vraiment quoi dire de plus de toute façon. Il avait l’air tellement dans un autre monde à ce moment-là. Comme si quelque chose de mauvais lui était arrivé. Sans savoir de quoi il s’agissait. De toute manière, ça m’était égale, j’étais ici pour apprendre à lire et à écrire. Voilà tout.

Je restais campée sur mes jambes, bien qu’un peu fatiguée de porter mon poids sur mes jambes seulement guéri. Je ne vacillais pas. J’attendais. Un mot, un regard, une phrase. Quelque chose. 

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