En chasse (pv)

D’un mouvement brusque, je réajuste la capuche de mon sweat sur ma tête. Comme moi, Shadow est bien peu à l’aise dans un environnement aussi urbain que celui qui nous entoure. Pourtant, nous n’avons pas le choix. Maîtresse a donné des ordres et comme à chaque fois, nous ferons tout pour réussir. Quitte à devoir aller en ville… Pire, à la Capitale. Il y a là beaucoup trop de sons et d’odeurs. Cela agresse nos sens. Mais nous avons appris a faire avec depuis quelques jours que nous sommes présente ici. Aujourd’hui, nous parcourons encore les rues, cherchant cette jeune femme dont nous n’avons qu’une vague description et un prénom. Comment on a eu ça?

Eh bien c’est assez simple… Même si j’ai eu beaucoup de chance. Il y a de cela une semaine, Maîtresse m’a donné pour mission de lui trouver deux individus. Un mâle et une femelle, métamorphe oiseau et divin, dans la vingtaine d’année. Autrement dit, une aiguille dans une botte de foin… Et pour cela, une seule direction à prendre : l’ancienne Europe. Après avoir fouillé un peu au hasard, me fiant à mon instinct, je suis tombé sur un couple. Une petite dame toute fine, à l'allure presque faible et son mari. Tous les deux métamorphes divins oiseaux. Ca aurait pu marcher s' ils n’étaient pas plus âgés que ce que demande ma Maîtresse. Je ne sais pas quel âge ils avaient exactement, mais ils étaient loin d’un début de vie. Pour preuve, ils étaient désespérés au point de me demander de l’aide une fois qu’ils ont entendu dire que j’étais spécialisé dans la traque d’individus. Bien que je ne soit pas détective, j’ai, par certain endroit ou je suis passé, la réputation de retrouver les gens. Merci Shadow d'ailleurs…

Bref, ils ont fini par m’approcher pour me demander de l’aide car ils avaient entendu parler de moi. Leur fille d'à peine 18 ans est partie du domicile familiale pour suivre son petit copain. Contre leur avis. Cet homme était beaucoup trop âgé pour elle et il y avait quelque chose, sans qu’il ne savait quoi…  Mais elle est quand même partie avec cet homme pour la Capitale et depuis ils n’ont plus vraiment de nouvelle si ce n’est une lettre appelant au secoure mais sans en dire plus. C’est ainsi que je suis partie en direction de la Capitale, un quartier de recherche en tête et une photo de cette jeune femme et son prénom : Iris.  

Je suis donc là depuis quelques jours. J’ai pris une chambre dans un petit hôtel. Il ne paye pas de mine, mais il a le mérite de ne pas être très chère et d’avoir ce qu’il faut a disposition. Quant au lit, je ne l’ai pas vraiment essayé puisque comme à chaque fois que nous sommes en mission, Shadow et moi préférons dormir à l'abri dans le placard sous forme lupine. On trouve cela plus sécuritaire dans un espace qu’on ne connaît pas. Et aujourd’hui nous voilà, toujours en train de chercher un peu au hasard dans ce quartier d'où a été envoyé la lettre. Shadow et moi partageons complètement notre corps. Nous avons donc les yeux vairons bleu et violet, cachés derrière des lunettes de soleil. Mes cheveux noir, rassembler en une tresse très serrer sont cacher sous la capuche d’un sweat-shirt gris. Sweat qui recouvre le tee-shirt noir que je porte avec un pantalon de toile, presque un jogging, noir. Des vêtements que je ne pleurais pas de perdre si cela devait arriver. Et qui me permettent de me fondre facilement dans la foule.

Me voilà donc, à parcourir les rues de ce quartier. A avoir les yeux et les oreilles partout. Mais jusqu'à maintenant, cela n’a pas donné grand chose. Je commence donc à envisager d'élargir mes recherches. En espérant qu’il ne soit pas trop tard pour la petite Iris, car cela voudrait dire qu’il me faudrait recommencer toute une traque pour un nouvel individu et je n’en a i pas particulièrement envie je dois bien le reconnaitre.

Plongée dans mes pensées, je laisse Shadow faire attention à ce qui peut nous entourer. Elle est beaucoup plus instinctive que moi, et l’idée d’une traque, pour elle, ce n’est absolument pas quelque chose de dérangeant. Elle s’en réjouit même de l’idée de peut-être devoir recommencer. Mais du coup, c’est elle la première à percevoir ce petit cri qui provient du fond d’une ruelle.  Aussitôt elle dresse les oreilles et nous dirige vers la source de ce bruit qui détonne un peu au milieu du reste.  Et plus on s’approche, plus Shadow dresse les oreilles et ses poils se hérissent. Il y a la une odeur qui ne nous est pas inconnue. Et cela ne lui plait pas du tout. Au vu des bruits de lutte qui proviennent de quelques mètres devant nous, je me prépare à me mettre en retrait pour laisser la place a Shadow. Mais pas tout de suite car il va peut-être falloir discuter et ça, c’est mon domaine.

On s’approche, distinguant les odeurs de deux mâles et une femelle. C’est d'ailleurs d’elle dont venait le cri qui a interpellé Shadow un peu plus tôt. Quant aux mâles… Ce sont leur odeur qui fait réagir Shadow. Car si on ne les connaît pas, on distingue facilement qu’il s’agit de lycan. Et cela ne lui plait pas du tout que deux male lycan s’en prennent a une femelle même pas capable de leur resiter vu qu’au detour d’un mur on finit par les voirs, tout les deux bloquant le passage a cette femme… Cette fille même, qui est littéralement dos au mur.

Shadow ne cherche pas plus loin. Elle a en horreur ce genre de chose et encore plus quand des lycan sont en faute. Sachant que c’est inutile de la raisonner dans cette situation, je recule et lui laisse le plein contrôle. Elle profite qu’ils ne semblent pas nous avoir perçu, et leur fonce dessus, profitant de l’effet de surprise pour bousculer le premier, avant d’attrapper le second par la col et de le jeter au sol également en utilisant la force de propulsion et la surprise de son arrivée en courant. Dans le mouvement, nos lunettes de soleil glissent de notre nez et tombent au sol, dévoilant deux yeux violet. Shadow ne fait pas attention. Ni à ca, ni a la fille non loin. Fille que moi je vois du coup de l'œil. Une chevelure blonde. Et un visage identique a l’image qu’on a eu de la jeune femme que nous cherchons ici a la demande de ses parents. Qui profite de la diversion pour s'enfuir en courant à l'opposé de nous. Merde…

Je tente d’attirer l’attention de Shadow sur cet élément. Mais elle ne m'écoute pas. Je lui ai laissé prendre le dessus et pour le moment je n’ai plus de contrôle sur elle, d’autant plus avec un combat en perspective. Pourtant… Rien ne se passe. Alors qu’elle leur fait face, ils se relèvent, semblent hésiter et  finalement partent en courant. Shadow, alléché à l’idée de les traquer, commence a avancer dans la même direction. Je réussi à la stopper dans son avancée. On ne peut pas se lancer à leur poursuite. On ne sait rien d’eux si ce n’est le peu qu’on a pu entendre du bout des oreilles alors qu’on s’approchait. Et surtout, il y a la fille…

Shadow hésite. Elle ne sait pas quoi faire. Je dois avouer que moi aussi. La femelle doit être bien loin pour le moment. Mais au moins, je la sais vivante et à peu près en forme, même si elle avait l’air un peu sous nourris. Un grognement échappe à Shadow qui à toujours le contrôle complet de notre corps. Frustrée, elle donne un coup de point dans le mur en face de nous, y laissant une marque et éraflant la peau de notre main avant de se tourner pour chercher nos lunettes de soleil.

Magnifique Lutèce, belle Paris, grande Dame aux hanches si larges qu'elle accueille aujourd'hui le dernier berceau de l'humanité. Et je vis sur l'une des tours de sa couronne d'argent et de platine, au sommet, où je peux voir le plongeon piqué des Ailes nuit et jour. Un très grand appartement offert pour mes loyaux services au gouvernement et au pays. Demeure même où j'ai pris un malin plaisir pervers à le truffer de diverses choses... pour satisfaire uniquement mes PTSD. Psychologue ? C'est vrai que la bouteille est une bonne oreille, mais ça devient cher au bout d'un moment. Mais peu à peu, les femmes peuplent de nouveau mon entourage. Celui que l'on appelle la Mascotte, ct'enfoiré, a crû bon de m'affubler d'une nouvelle Kreat'hur. Non pas que ça me dérange d'avoir une nouvelle colocataire, mais je doute qu'une chimère fauve ailée puisse convenir à un homme comme moi. Pourquoi ? Je suis un grand gamin et j'aime que l'on puisse s'occuper de moi, mais du peu que j'ai vu de cet Ally, elle sera une vraie garce méfiante. J'aitre chose à foutre que de m'occuper d'une femme méfiante envers le monde entier. Je sais qu'elle n'a pas du tout eu une vie facile, mais elle va rapidement déchanté avec moi. J'aime les femmes... pulpeuses, sûre d'elle, exigeante et jalousement possessive. Un vrai défi lorsque je dois leur susurrer des ordres dans le creux de l'oreille, un délice incomparable. Mais toutes les femmes sont belles, et s'il y a bien une chose que je déteste, ce sont les harceleurs.
Sortant de ma Jaguar rutilante et dernier cri, j'ajuste mon costard froissé, refermant la bécane à distance, elle émet un son distinctif plutôt satisfaisant. Mon vairon laisse place à un miroitement d'un or pur, avec un sourire en coin alors que je replace mon col en avisant ma voiture. C'est ça Magnus, tu as beau être un vieux dragon ancestrale, tu aimes bien la technologie on dirait. C'est le pied. Passant par la suite ma main calleuse dans mes cheveux châtain en bataille, je laisse mon regard divaguer la jungle urbaine tout autour. Les lumières des gratte-ciel, le train-train quotidien et rythmé de Paris, les odeurs typiques de la ville, voilà quelque chose qui manque cruellement à la tranquillité de Lame Spirit. C'était comme si la guerre n'a jamais eu lieu, et si on lève les yeux, on peu voir les anges ou autre créature qui volent si la visibilité le permet.

- Poussez-vous !!...

J'étais tranquillement en train de longer les bâtiments, songeant à quel club ou magasin je pourrai traîner après avoir boucler une telle affaire. Fumant ma cigarette que je cale en coin de bouche, mains dans les poches, fixant le ciel, puis je suis violemment bousculé par une voix féminine qui s'écrie. Une blondinette, ce genre de chose est courante malheureusement à Paris. Je reconnais immédiatement qu'elle était en train de fuir. Loin d'être un prédateur sexuel, j'arque simplement un sourcil en la voyant déguerpir. D'ailleurs, je ne suis pas le seul. Personne ne semble vouloir se diriger là où elle a fuit, ni le pourquoi du comment. C'est l'affreuse réalité. Les gens ont bien trop peur, et je ne parle même pas des toxicomanes.
Mais je ne suis pas ce monsieur-tout-le-monde. Tournant la tête, jette un coup d'oeil curieux vers la ruelle à ma gauche. Tandis que mes narines recrachent une longue nappe de fumée grisâtre, je penche la tête sur le côté.

Tout justement sorti de mes propres démons depuis que Satan m'avait volé ma fiancé et potentiellement mon enfant, je roule ma clope sur l'autre coin de ma bouche, puis décide de m'engouffrer dans la ruelle. Ma personne ne dégage aucune odeur particulière de magie. Simplement un homme dont la longévité n'a été rendu possible qu'en ayant appartenu à une lignée démoniaque pendant plus d'un siècle. Maintenant, je reprends une vieille classique, puisque la Démone Incarnée est devenue une ange. En tant que détective privé, ancien flic et soldat, je laisse peu passer ce genre d'évènements. Je m'assure d'avoir mon flingue dans mon holster d'épaule sous ma veste, tandis que je quitte la foule bondant. Comme avalé par les ténèbres et avec une mine nonchalante, je me fonds encore plus dans l'obscurité atmosphérique. La lumière de ma cigarette dénonce ma présence. Au loin, j'entends aisément une autre femelle semblant chercher ses lunettes de soleil. J'ai aussi ma plaque officielle en tant que Traqueur, mais j'évite de l'exhiber à tout bout de champ. J'avais l'horrible impression de venir après la guerre. Par contre, j'ai eu le temps d'apercevoir les yeux améthyste de la demoiselle avec mon vairon naturel de vert et de bleu.
Une hanche arqué, je ne me gêne pas pour la détailler de la tête aux pieds en restant à une distance raisonnable. Mon sens de l'observation me permet de repérer certains détails intéressants. Visiblement, il y avait plusieurs personnes ici si j'étudie les traces de pas, et une ou deux babioles trainant non loin. au moins un garçon, plus cette blondinette et enfin cette brunette. Elle sembla assez jeune, et pas vraiment du coin. Humaine ? Certainement pas avec de tels yeux. Mais j'avais un peu la flemmardise de réveiller Magnus pour tenter d'identifier son espèce. Ma clope était déjà à moitié consumée, quel plaît. Avec mon mètre soixante dix, je ne suis pas vraiment ou petit, mon gabarit est aussi des plus banal. Disons que ma fidèle musculature de soldat a laissé place à la gourmandise et un petit sac de bière plus fin depuis quelques jours. L'âge me rattrape, mais pas encore la calvitie. Enfin, lorsque je prends ma forme hybride draconique.... je pourrai en démonter des demoiselles à la pelle dans mon propre palais. Tiens, ça me fait penser que j'avais une autre "séance" avec la mairesse angélique de Paris ce soir au club privé de Seraphine... Naaaan Damon, reviens à la réalité, il y a une autre poulette.

- Humm... salutations ? Je peux savoir ce qu'il s'est passé ? Une femme a filé à l'anglaise... Il y a un soucis ?

Ma voix est d'un ténor musical, agréable à l'oreille et douce. On peut dire aussi ronde, même si je garde une certaine neutralité dans mon intonation.

Obnubilé par la fille qui nous a échappé, nous ne faisons plus vraiment attention à ce qui se passe autour de nous. Pour ma part, je tente de reprendre le contrôle, au moins partiellement. Mais Shadow est tellement frustrée qu’elle ne me laisse pas faire, cherchant en même temps nos lunettes de soleil. Elle finit par les retrouver au pied d’un mur. S’accroupissant pour les recuperer, elle reste ainsi, au mépris de toute prudence, cherchant a savoir si elle doit se mettre a traquer la femme ou les deux lycans.

Elle fini par se redresser, se détournant du mur avant de chausser les lunettes sur notre nez. Elle est néanmoins interrompue par une présence que nous percevons. Déjà en face de nous, un homme est là. Il aurait facilement pu nous sauter dessus et nous maîtriser, mais visiblement il ne l’a pas fait. Pourquoi? Nous n’en avons aucune idée, ni moi, ni Shadow. Les lunettes pas encore en place, elle se fige et bande les muscles de notre corps, prête à… Fuire ou lui sauter dessus. Encore que connaissant la louve, la seconde option serait plus probante. Mais son esprit est un tel chaos a cet instant, que je n’arrive pas a savoir ce qu’elle veut faire. Et je ne suis pas sûre qu’elle même sache ce qu’elle veut vraiment faire.

Il nous parle, nous saluant sur un ton peut être hésitant avant de nous demander ce qui a pu ce passer puisqu’il a vu partir une femme. Shadow redresse aussitôt la tête et, comme à chaque fois qu’elle doit prendre la parole, elle grogne plus qu’elle ne parle, et toujours de façon nette et précise… Où?

A mon tour de grogner cette fois, même si il n’y a que Shadow qui peut m’entendre. Avant de ruer en avant et de reprendre ma place au premier plan. Elle me laisse faire, sentant bien que pour le moment j’ai sûrement plus ma place au front qu'elle-même. Je ferme les yeux une seconde, et lorsque je les ouvre à nouveau, ils ont retrouvés leur couleur bleu caractéristique de ma présence. Je souffle un coup, me détends un peu et me redresse, quittant la position de défense que la louve avait prise face à cet inconnu. Je range les lunettes dans la poche de mon sweat. De toute façon il vient de nous voir changer de place et nos yeux changer de couleur. Ça ne sert à rien que je les mette pour le moment. Je secoue la tête pour finir de reprendre mes esprits avant de tourner toute mon attention vers lui, clairement moins hostile que précédemment. Et je m’adresse à lui. D’une voie bien moins grave et bien plus posée que Shadow.

Je vous prie de m’excuser… Je n'étais pas tout à fait moi même et un peu sur la défensive vu ce qu’il vient de se passer. Je suis tomber sur deux hommes agressant une jeune femme et… Les choses étant ce qu’elles sont, cela a légèrement dérapé…Elle a pris peur et fuit, ce que je peux comprendre…

Je penche la tête sur le côté, l’étudiant un peu alors que je m'excuse. Mieux vaut faire profil bas, surtout qu'il ne nous a pas agressé...
Il semble être dans l'âge de raison. Bien habiller. Une légère déformation me fait penser à la potentielle présence d’une arme. Mais rien de sûr pour le moment. Plus grand que moi, cela ne m'effraie pas malgré tout. Une cigarette entre les lèvres et des yeux vairons. Je renifle une fois. Il a l’odeur d’un simple humain. Mais rien ne me dit que ce soit le cas après tout… Je préfère m’attendre à tout et ne pas être surprise…

Vous êtes?

Je lui parle sans crainte, même si à aucun moment je n’ai cherché à me rapprocher. Après tout, malgré son attitude, mieux vaut rester prudente. Je ne voudrais pas faire échouer la mission pour une broutille ou une inattention de débutante.

Je reste nonchalant, inutile de faire fuir cet femme qui n'a visiblement rien à faire ici. Serait-ce une esclave en fuite ? Ou bien une affranchie, peut-être ? Pendant un instant, je suis titillé à lui demander ses papiers d'identités, mais cela me saoulerai pas mal de bosser alors que je n'ai plus vraiment la tête à ça. Toutefois, je suis peut-être doué de bonne volonté, mais des signes préoccupants émanent de cette femme. De l'animosité, c'est clair et net. Et je ne peux pas laisser un danger potentiel sévir sur la vie d'innocents. Je ne suis peut-être pas un super-héros ; ce qui est malheureux, mais j'ai mon propre panel de compétences. J'aurai mi ma main à couper que j'aurai senti des phéromones animalières si les sinus de Magnus s'étaient activées. Gardant mon sourcil arqué, je ne prends pas la peine de répondre à cette étrange voix émanant de la Douce. La tête penchée sur le côté, mains dans les poches, je m'adosse simplement contre le mur en expirant un autre écran de fumée cancérigène entre nous deux. Ce que le vent ne tarde pas à souffler vers la sortie orientée plein est, nous donnant ainsi une brise rafraîchissante et vivifiante.
Alors que je reste silencieux, je la vois reprendre le contrôle d'elle-même, comportement bien trop familier à mon goût. Je doute fortement que cette femme soit une kreat'hur ou bien une affranchie des plus communes. Quelque part, elle me rappelle ma meilleure amie, Taïga, dans ses jeunes années d'avant-guerre. A la différence qu'elle avait un ange déchu dans les entrailles et non pas... une sorte d'animale. Un sourire sournois et amusé et peint sur mon faciès à ses explications. Etrangement, je ne la crois qu'à moitié. Soit je suis trop fatigué et je me foire complètement, soit mon intuition est la bonne. Ce n'est clairement pas une hybride dans les rue de Paris qui se comporterai ainsi face à une telle situation. Malheureusement, la discrimination est présente, et une telle femme comme elle devrait se méfier des personnes comme moi. Je pourrai la dénoncer ou l'accuser.

Une famille d'ange passe, durant laquelle cette demoiselle me détaille de la tête aux pieds jusqu'à mon vairon pétillant. Je ne m'offusque pas pour autant, la laissant faire dans la limite du raisonnable. Rien en moi ne peut dénoncer la présence d'un dragon millénaire tapis au plus profond de mon esprit. Un colocataire peu enviable par moment, mais qui a son utilité. Et puis contrairement aux hybrides, je ne suis qu'un hôte, nous ne sommes pas génétiquement liés. Nous pouvons nous séparer tous deux d'un commun accord à n'importe quelle moment. Mais je le protège de l'extinction des dragons occidentaux, et il me permet de veiller à mon entourage. Echange de bien procédés qui nous convient à c'te tête brûlée ainsi qu'à moi-même.
La voix de la belle me dispense de mon voyage psychologique, me ramenant à une réalité peu envieuse pour bien des personnes. Emettant un son interrogateur la bouche fermée, je la toise à mon tour. Contre toute attente, c'est à mon tour de la détailler. Puis, c'est un sourire charmeur qui orne mon visage, montrant ma lignée de dents, alors que je me redresse légèrement. Je me rapproche d'un pas, me penchant légèrement en avant, tout en lui permettant de préserver son espace vitale. De là, la belle pourra aisément sentir un musc étrangement lourd et pétillant à la fois, tel un souffre crépitant à la moindre étincelle, ou bien à la nostalgie d'un bon feu de bois en pleine forêt. Après tout, chaque personne interprète les odeurs à leur façon.

_ Ce que je suis ?

Les questions rhétoriques sont quelques choses que j'aime expérimenter avec ces demoiselles, dans un ton bien particulier, plus grave, plus posé. Dans un comportement plus intimiste sans pour autant être trop intrusif. C'était comme si je me répète pour savourer sur ma langue chaque mots prononcés par cette femme. Je roule mes yeux au ciel, dans un air faussement réfléchi.

_ Il existe tellement de manières dont je pourrai répondre à cette question, c'est problématique.

Mes yeux reviennent à l'inconnue face à moi. Indirectement, mon comportement l'empêcherai simplement de prendre congé pour rejoindre l'autre blondinette. Envahissant suffisamment son champ de vision pour me mettre au centre de toute son attention. Je marque une pause, durant laquelle je continue de plonger mon regard en cette femme, mon propre coeur se met à battre chaudement, serré dans un étau. Ces temps-ci, mon corps à tendance à s'emballer, mais je me lasserai jamais de cette proximité enjôleuse avec les femmes, c'est plus fort que moi. Voilà bien quelque chose qui me définit aussi à ma propre version féminine. Bien que j'estime avoir plus de... savoir-faire. Entre nous deux, je suis bien moins brute de décoffrage plutôt que l'autre folle dingue enflammée. Enfin, je me décide au bout d'un moment à répondre aux attentes de cette femme.

_ Alors on va faire comme ça, je me prénomme Damon. Musicien à mes heures perdues. Pour vous servir... Madame...?

Je l'invite à son tour à se présenter de la manière quelle voulait et de manière ouverte. Je pèse chacun de mes mots que cette dame entend, ne laissant rien au hasard. Il serait mal avisé, au sein de cette capitale de décliner cette conversation. Par pure politesse bien évidemment. Mais je ne vais pas pour autant la menacer de me donner un nom. J'avais choisi d'être honnête par omission. Je lui laisse le temps de respirer en me redressant afin de lui permettre de me répondre, cessant d'être l'envahisseur progressif de son environnement. Toutefois, je garde mon air enjôleur et chaleureux.

_ De toute manière, vous avez secouru cette femme et elle n'a plus rien à craindre. Si elle est bien avisée, en restant dans les avenues principales, aucun mal ne pourra lui être fait avec les patrouilles des forces de l'Ordre qui sillonnent autant le sol que les airs et les égouts. Du moins, j'espère pour elle qu'elle ne viens pas de cette.... Vieille Lutèce, brrr !

Je détourne le visage, ayant cette fois un air un peu plus inquiet en parlant de la face cachée de Paris. Celle qu'on appelle la Vieille Lutèce, là où l'économie souterraine fait lois, où son centre névralgique n'est autre que les catacombes de Paris. J'étais curieux de sa réaction vis à vis de mes dernières paroles. Très curieux même. allait-elle jouer la comédie ou faire preuve de sincérité ? Je ne demande qu'à voir. Après tout, c'est mon travail.

Je l’observe alors qu’il est appuyé sur le mur, l’air de rien. Mais je ne m’y laisse pas vraiment trompé. Et je sens qu’il ne va pas me lâcher aussi facilement. Il va donc falloir que j’arrive à me débarrasser de lui. Et que j’évite de mentir, car je n’arrive pas à savoir ce qu’il est exactement. Et je n’aime pas trop ça. Mais bon… en même temps… Il est venue voir ce qu’il se passait dans cette rue alors que n’importe qui d’autre aurait passer son chemin… Il n’est donc pas n’importe qui et aura peut être des renseignements a me donner… C’est une possibilité que je ne peux pas écarter en tout cas.

Je lui demande qui il est et c’est à son tour de me détailler. Je me laisse faire et garde la tête haute, nullement impressionner. Mes mains passent dans mon dos. A t il remarquer les jointure de ma main droite qui sont abimés après que Shadow est frappé dans le mur, laissant d’ailleur la trace de l’impact. Mais bon, je ne m’attarde pas la dessus. Ce qui est fait est fait de toute façon et il est trop tard pour y songé. D’autant que je suis plutôt occupé à analyser ce que mon nez peut me révéler sur lui alors qu’il s’approche. Assez peu finalement… Une odeur de feu en forêt. La chaleur et le confort qu’elle apporte. Mais… Cela s'arrête là. Et moi, je n’ai pas bougé de là où je suis, même s' il s'est approché. Je ne suis pas la proie qui tente de fuir. Hors de question.

Il répond à ma question par une autre. Mais je ne réagit pas. Car c’est clairement rhétorique et je le vois réfléchir. Je retiens un soupire alors que j’ai la sensation qu’il tourne autour du pot. Et je n’aime pas cela. Shadow encore moins que moi. Elle s’agite dans ma tête. Mais moi, je reste impassible. Lui montrer cela serait une faiblesse et ce n’est pas ce dont  j’ai besoin pour le moment. Cela dit, sa présence m’obnubile tellement que j’en oublie pour un instant la jeune femme blonde que je suis venue chercher ici. Et puis il finit par se présenter et me donner  un prénom. Je penche la tête et l’observe de haut en bas avant de répondre pour lui donner mon nom aussi. Est-ce que je me fait manipuler? Sûrement… Est ce que cela m'inquiète? Nullement pour le moment, même si ça peut changer d’un instant à l’autre.

Lydia… Je m’appel Lydia…

De toute façon, tous mes papiers sont à ce nom là. Lydia Guertin 25 ans… Je sais qu’il y a même un certificat de naissance tout ce qu’il y a de plus officiel quelque part… Mais bon, ce n’est pas le sujet du moment. Pas alors qu’il reprend la parole; me disant que je n’ai plus à m'inquiéter pour la jeune femme. Je fronce les sourcils alors que je songe à ce que les parents de cette dernière m’ont dit. Avant de secouer la tête vivement, faisant voler mes long cheveux autour de moi, lui répondant sincèrement, car après tout ce n’est que la vérité pur

Malheureusement la situation est bien plus complexe que cela… Iris… la jeune femme blonde… Je ne sais pas exactement comment ni pourquoi, mais elle a été un peu naïve et maintenant elle a des soucis… Bien que je ne sache pas de quel ordre… Ses parents m’ont demandé de l’aide pour la retrouver et la ramener en sécurité… Je hausse les épaules doucement Je dois reconnaître que je suis tomber sur elle par hasard même si ça fait plusieurs jours que je parcours la capitale…

Je n’en dit pas plus pour le moment. Je n’ai rien à ajouter. Et à aucun moment je n’ai menti. Pour preuve, j’ai en ma possesion une copie de la lettre de la jeune femme et la photo, tout deux donner par ses parents. Si je peux éviter de lui montrer, cela m’arrangerait,  mais bon nous verrons bien. En attendant, je poursuis

Vu la scène que j’ai interrompu… Et ce que j’ai pu entendre… Elle leur doit quelque chose… Surement de l'argent mais je ne suis sûr de rien, ce n’est qu’une supposition… Et vu qu’elle a fui… Je ne peux même pas lui poser la question..

Je soupire et passe une main dans mes cheveux. La situation ne me plait pas. Mais… Elle est comme elle est et je dois bien m’en accommoder sans avoir le choix.

_ Lydia ...

Damon prononce ce prénom comme on le ferait avec une sucrerie dans ton bien intéressé, les yeux de Damon s'illuminent par un intérêt non feint sans non plus aller dans le pervers. Loin de là, l'homme sait jouer de sa voix, la moduler pour avoir un timbre dont les notes sont les plus agréables pour ces dames. Mais attention, elles sont toutes différentes, et il fallait être un expert pour s'adapter. Ca tombe à pic, notre gentleman en puissance sait parfaitement comment ça fonctionne. Peu après, Damon se met à sourire en coin, à la fois amusé qu'interloqué. Il n'est pas dupe, cette gamine n'est pas n'importe qui. D'une manière ou d'une autre, ce n'est pas une citoyenne, et il ne serait même pas étonné qu'elle lui raconte des bobards.
En entendant son histoire, l'ancien flic ne peut s'empêcher d'être pris par un rire des plus francs. Sans pour autant se décoller, il ne veut pas qu'elle puisse lui filer entre les doigts. Les éclats de cet homme sont comme des milliers de perles roulant sur le corps des femmes, aussi sensuel qu'amical. Non, quand il a une proie, il ne la lâche pas facilement. Aussi personnellement que professionnellement parlant, cette Lydia a toute intérêt à être dans le collimateur de Damon.

_ Et comment tu justifie une telle affaire ? Tu n'as pas vraiment la tête d'une flic, des affaires internes d'une consultante ou encore d'une détective. Il se trouve que tu as un professionnel devant toi...

Se penchant un peu plus vers elle, il continue d'envahir son espace pour lui empêcher toute escapade sociale. Jouant sur la carte de l'humour comme de la vérité. Sous jacent, c'était mal vu ce genre de comportement de la part .... d'une femme venue de nul part.

_ Tu es tout de même d'accord que c'est suspect... non ? Le monde des enquêteurs est petit, et je n'ai jamais entendu parler de toi. Et puis les citoyens lambdas sont trop métro boulot dodo à servir notre belle et reluisante dictature pour s'occuper des affaires de cette gamine. Alors de quoi il en retourne exactement ? Si tu me disais la vérité.

Damon est très perspicace, il ne doute pas qu'elle raconte la vérité, mais... pas tout. Oui c'est cela, elle lui ment par omission. C'est définitif, cette petite gourgandine n'est définitivement pas une simple citoyenne, il en est persuadé. Se redressant un peu pour la laisser respirer, il garde les mains en poche tout en l'avisant l'air de rien. Clairement, il lu demande des comptes. Bien sûr, il sait qu'il lui fait perdre du temps, mais c'est justement pour étudier sa réaction qu'il se comporte ainsi. Et elle semble prioriser d'autres choses plutôt que la sécurité de cette fille. Enfin, ce n'est qu'un constat préliminaire. Battant des cils, il ne se gêne pas pour tirer une cigarette de son étui en métal tout droit de sa poche arrière. Rapidement, il l'allume pour tirer une longue taffe et disperser la fumée de ses poumons là où ne respire pas Lydia, un vrai gentleman on vous dit.
La dragon laisse passer quelques secondes, comme une sorte de répit à cette femme avant qu'elle ne lui prouve cette recherche ou s'explique autrement. Pendant ce temps, notre enquêteur ne montre aucune réaction particulière en dehors d'une écoute active et curieuse. Oui, Damon peut faire un très bon... avocat du diable. Ce qui est le plus surprenant, c'est qu'il ne feint rien du tout, c'était comme s'i parvient à trouver d l'intérêt dans les choses les plus risibles du monde. Alors une inconnue comme elle, sur qui il tombe sur une affaire douteuse... notre détective sent un bon filon bien étrange à suivre pour mieux le découdre. C'est qu'il n'aime pas les mystères, il faut les résoudre.

Fumant toujours sa cigarette, le dragon camouflé aux yeux du monde étudie strictement les réactions de cette femme. Son attitude reste nonchalante, pas une seule fois, l'ancien batteur ne montre un quelconque signe de tension qui peut pousser cette étrangère à se méfier pour fuir. Et même si elle tente de fuir... alors là il la suivra simplement sans aucune difficulté. Damon est comme un chewing gum qui colle à vos chaussures. Ce qui faisait de lui un très bon détective. Lorsqu'il termine sa clope, l'homme extirpe alors une pastille mentholée qu'il enfouie contre son palais en le suçant discrètement.
On peut le dire, Lydia vient de tomber sur un véritable pot de colle qui ne se gêne pas à flatter avec des éloges, verbalement, la jeune femme. Il engage la conversation, la suit si elle décide de bouger pour remonter la piste de cette blondinette. Autant faire ça ensemble, non ?

Je sens que je perds le contrôle de la situation. Et cela ne me plait pas vraiment. Mais… Je n’ai pas le choix, je vais devoir faire avec… Dans ses yeux, je perçois un intérêt certain pour ma personne alors que je lui explique pourquoi je suis ici. D’autant qu’il se rapproche de plus en plus de moi, envahissant notre espace vital. D’un côté, cela ne plaît pas à Shadow. Mais en même temps… Il l’intrigue… Et puisque pour le moment on ne peux rien faire pour Iris… Je le fixe en silence. Lentement, un sourire éclos sur mes lèvres alors qu’il… se justifie si je puis dire. Avançant qu’il n’a jamais entendu parler de moi. Qu’il veut que je lui dise la vérité… La vérité hein…

Shadow cherche à passer devant à nouveau. Je ne l’en empêche pas. Pas complètement en tout cas. Alors que mon regard est plongé dans le sien, nos yeux deviennent à nouveau si particuliers. L’un bleu, l’autre violet. Sans hésitation, on s’approche, réduisant à néant le peu d’espace qu’il pouvait y avoir entre nous encore. Après tout, il n’est pas le seul à pouvoir envahir l’espace vital de l’autre. Et s' il s’attend à ce que cela nous mette mal à l’aise… C’est raté.

Alors comme ça… Monsieur le “musicien” n’en est finalement pas un ? Quelle surprise …

Suis-je ironique dans mes mots? En aucune façon. Même s' il peut sentir que je ne suis pas surprise pour deux sous. Vu son comportement… Comme il l’a lui même si bien dit, les habitants lambda ici sont plutôt “métro-boulot-dodo” et ne se risquerais pas dans une ruelle sombre pour venir voir ce qui à pu se passer suite au départ précipité d’une jeune femme. Il ne pouvait donc pas être juste un musicien.

Il se redresse légèrement, comme pour me laisser un peu d’air. Je lève un sourcil, mais ne dit rien et ne bouge pas de là où je suis puisque je suis presque collée à lui. Il est plus grand que moi et me domine donc un peu moins. Cela calme légèrement Shadow, mais ça s'arrête là. Je lui offre un sourire, puis me détourne et passe brusquement à côté de lui. Je ne vais pas bien loin cela dit, récupérant simplement mon sac tomber au sol quelques pas plus loin. Je fouille dedans, finissant par sortir la fameuse copie de la lettre et la photo d’Iris. Je le laisse les prendre avant de fouiller à nouveau dans mon sac, sortant cette fois mes propres papiers et lui tendant mes propres papiers. Lydia Guertin. 25 ans. Détective spécialisé dans la recherche de personne. Tout ce qu’il y a de plus officiel pour le coup. Car il ne s’agirait pas d’avoir des soucis imprévus. Les choses ont donc été faites tout à fait correctement à ce niveau là.

Si je lui laisse la lettre et la photo, je me contente de lui tendre mes papiers. Je ne suis pas encore assez folle, alors que je ne le connais pas, pour le laisser les prendre et prendre le risque de le voir partir avec. Après tout, tout est possible. Je récupère ensuite le tout. Durant tout cela, j’ai pris la parole

J’aimerais ne pas perdre autant de temps, mais je sens que vous n’allez pas me lâcher aussi facilement… Cela dit je peux comprendre. Comme vous l’avez dit, le monde des enquêteurs est petit… Voici ce que j’ai eu de la famille d’Iris quitte à leur demande. Et voici mes propres papiers puisque vous semblez remettre en doute qui je peux être… Je lève un sourcils, mais ne le laisse pas me répondre que j’enchaine déjà. Tout le monde ne travaille pas dans les grandes villes. Personnellement, je préfère aider en dehors de celles-ci et je ne m’y rend qu’en cas de besoin, comme pour cette affaire. Et si vous voulez tout savoir… je suis spécialisé dans la recherche de personne du fait de ma nature… Maintenant si vous permettez, j’aimerais retrouver cette jeune femme… J’ai suffisamment perdu de temps ici… Libre à vous de m’accompagner si vous le souhaitez, pour ce que ca change pour moi…

Je hausse les épaules. Il a dit être du métier. Donc je pars du principe que s' il m’accompagne, il connaît les risques. Je récupère papier et affaire. Remet mes lunettes de soleil sur mon nez pour cacher mes yeux vairons. Je viens clairement d’annoncer que j’avais une nature particulière. Donc que je ne suis pas juste une humaine. Mais.. Il a vu mes yeux et les changements de couleurs qu’ils ont pu avoir, alors s' il à réfléchir un minimum, c’est quelque chose qu’il sait déjà. Je ne suis cependant pas prête à lui dire ce que je suis. Pas sans qu’il ne me le demande… peut-être… En attendant, une fois mes lunettes remises en place, je referme mon sac, le jette sur mon épaule et prend la direction de la grand rue, m'attends quand même à ce qu’il me suive, voir à ce qu’il m’intercepte peut-être…

Le détective a décidé d'être un emmerdeur pot de colle, son instinct n'arrête pas de lui hurler que cette bonne femme est comme un vieux chewing-gum collé à vos semelles. Son goût à la fraise est sensationnel, mais ca reste un bout de plastique qu'on ne peut pas avaler alors il va vous apporter des problèmes. Son rictus s'accentue, cette petite est embêtée, ah, si seulement elle peut perdre le contrôle. Démontrant de toute la nonchalance dont il peut faire preuve, Damon continu sa petite enquête improvisée. Il ne faut pas beaucoup de temps pour que le musicien ressente des pulsations qui n'ont rien d'humain, très rapidement la petite montre des iris vairons. Du moins, loin d'être aussi naturels que ceux du détective, celle-ci a le mérite de prouver l'existence d'un être magique. Ceci ne fait qu'accentuer d'avantage son sourire. Visiblement amusé, il ne bronche pas d'un poil quand ce bout de femme se rapproche à son tour. Elle devrait faire gaffe, Damon a la gâchette facile de voler des baisers. Son côté Don Juan n'est jamais très loin, de plus, c'est un fervent disciple de ce fabuleux personnage. Toutes les femmes méritent d'être honorées et ont toutes quelque chose à offrir. Elles sont belles.
Par contre, sa proie lui délivre alors une remarque équivalente à une belle ineptie, faisant une moue de réflexion, il se contient très violemment de lui rire au visage. Bien sûr qu'il est musicien, mais soit. L'écoutant toujours aussi curieusement, il la laisse continuer.

Puis, la petite qui ne souhaite pas perdre la face se détourne de Damon après un habile mouvement, que ce dernier doit ben avouer de réussit. La suivant du regard, il ne se gêne pas pour observer les documents qu'elle lui tend. Erreur de sa part, cela ne fait que prouver que cette fille se fout littéralement de sa gueule. Livrer comme ça à un parfait inconnu des papiers concernant son dossier en cours... Pour être synthétique et pour plusieurs raisons aussi professionnelles que personnelles, toute enquête se doit d'être confidentiel. Lui ne lui a rien montrer et voilà qu'elle lui déballe son CV entièrement. On ne berce pas Damon Roche comme ça, surtout si c'est une femme. Cette histoire peut-être vraie cela, dit, mais concernant cette ... "enquêtrice" c'était comme faire confiance aux propagandes de cigarette élogiant leur bienfait sur la santé.
Restant silencieux pour le moment, il continu de l'écouter, et bon sang, quel moulin à parole, et s'il l'embrasse ?

De mieux en mieux, il faudrait que l'ancien batteur se fendent les joues avec son opinel pour prouver littéralement ce qu'est le sourire jusqu'aux oreilles. Croisant les bras, il se racle la gorge, poing devant la bouche pour se reprendre. On dirait que notre homme a su trouver la distraction du moment. Soit c'est une amatrice très loin d'être sur son terrain... une débutante ou bien une menteuse. Non, elle ne connait pas les règles tacites de ce métier. Il pourrait déjà lui en mettre une à la figure. Les enquêteurs ne se contentent pas de rendre justice, ça c'est dans les livres. Non, dans la vraie vie, il y a de la concurrence, des ripoux des tarés comme des bons. Et la belle s'engouffre probablement dans quelque chose d'extrêmement dangereux. Là, déjà, elle aurait du faire appel à un professionnel qui connait cette ville comme sa poche, donc nous sommes très loin au niveau de l'efficacité et de la production. Par chance, elle a su trouver cette gamine, mais allons bon, elle laisse un inconnu la suivre... alors qu'elle part devant, le vairon de l'homme se transforme en un or pétillant envahissant le blanc de ses yeux. Puis un sourire se découpe sur son visage, affamé, inquiétant et extrêmement vieux et dangereux. Magnus est content.

Balayant l'air de la main, il se reprend, de nouveau ordinaire, l'homme glousse avec une certaine sobriété. Pas un mot de sa part, notre cher dominateur en quête de proie la suit donc. Curieux. Il a envie d'une belle amante, ou bien au pire il boucle une criminelle, dans tous les cas, il va être occupé. Il ne tient qu'à cette Lydia de lui prouver comment il va boucler ce chapitre avec elle. La suivant dans son angle mort dans le boulevard, il retrousse une manche pour consulter sa montre connecté. Un geste simple et rapide, et voilà sa balise d'activer, les bonnes personnes prévenues. Non, il ne fait pas confiance en cette fille. Sa meilleure amie, Taïga, elle aussi savait y faire pour faire appel aux bonnes ressources pour donner de bons papiers d'identité à Daniel O'Connor quand il doit s'infiltrer en ville.


Oh non, on ne trompe pas ce bon vieux Damon. Fourrant ensuite les mains dans les poches, l'ancien agent des armées jette un bref coup d'oeil aux alentours. En pleine discussion interne avec l'Oeil du dragon dont il dispose, Magnus, le pire des dragons sur lequel il peut tomber. Mais finalement, ils forment une bonne équipe et ce vieux lézard ne lâche jamais une femelle quand il en trouve une.

_ Commence déjà par éviter de dévorer tes gosses... et peut-être tu pourras retrouver une nouvelle jeunesse.. vieux débris.

Il parle à Magnus, dans sa barbe, visiblement si bien occupé ou l'air je m'enfoutiste qu'il laisse Lydia se concentrer sur la piste. L'on peut croire qu'il parle tout seul, ou que le traqueur soit à côté de la plaque.